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Paolo Maldini (vidéo réalisée par Cillian de CasaMilan)

3 Juillet 2007 , Rédigé par R.Baggio

Plus de vingt ans de carrière, un seul club. Reconnu par la majorité comme le plus grand défenseur de l’histoire du football, il incarne à lui seul toutes les vertus qui font défaut au joueur moderne type. Grand, beau, élégant, fidèle, droit, il a su tout au long de son parcours allier efficacité et esthétisme, rigueur et fantaisie, en mettant sa phénoménale technique individuelle au service de l’utile, quand d’autres ne visent qu’entrechats, pas de bourrée, et courses d’écervelés téméraires et suicidaires vers de lointains horizons, abandonnant famille, patrie, et défense aux abois.

Fidélité aux couleurs qui lui doivent tant, respectabilité que nul ne dément, unanimité, souveraineté, magnanimité, et pourtant ... il faut un journal français, sous couvert de journalistes européens incultes, pour occulter le saint des saints. Plusieurs podiums, aucune victoire, éternel pied de nez, dont les bénéficiaires s’appellent, entre autres, Owen et Figo. Rions ensemble.
Paroxystique affront en 2003, lorsque après une quatrième victoire en ligue des champions, comme capitaine, après avoir été désigné homme du match en finale et lors de la supercoupe gagnée contre Porto, après avoir fait pendant deux ans partie du top 3 final dans les pagelle - une fois premier - , la récompense individuelle suprême fut attribuée au chouchou de toute l’Europe de l’Est.

Les premières minutes de la finale de la ligue des champions 2005 ont laissé poindre l’espoir, cruellement balayé dans une deuxième mi-temps au scénario que nous ne tenons pas à rappeler. Inutile de dresser la liste de tous les titres glanés par ce capitaine, mais autorisons-nous simplement un petit rappel bienveillant à nos juges innocents et ébaubis: le Milan AC vient de gagner sa septième ligue des champions, la cinquième pour son capitaine. L’usage veut qu’on attribue la récompense individuelle suprême à l’un des membres de l’équipe ayant remporté le titre le plus prestigieux de la saison. Les compétitions internationales priment sur les compétitions de clubs, mais cette année, il se trouve que la coupe aux grandes oreilles fait office de référence absolue et incontestable.
Nous sommes de ce fait en droit de penser que le capitaine vainqueur, modèle sur et en dehors du terrain, figure en tête de liste des favoris. A moins bien sûr que la succession d’un défenseur italien à un autre défenseur italien ne soit un affront trop humiliant au monde du football spectacle.

Le retour au premier plan du Milan AC sur la scène européenne a coïncidé cette saison avec celui du capitaine lors des matchs à élimination directe. Le secteur défensif a, dès lors, affiché un tout autre niveau, confirmé par la suite grâce à la réinsertion de Nesta. Depuis près de dix ans il est coutume de lire et entendre çà et là des journalistes ou amateurs déclarer: "Il est fini, trop vieux, il est temps pour lui de raccrocher". En 96/97 le refrain faisait déjà les beaux jours de la presse européenne; c’est dire la volonté qu’ont certains d’enterrer les mythes précipitamment.

On ne passe pas Paolo Maldini. Les commentaires de ses coéquipiers et adversaires prestigieux sur le dvd Paolo Maldini - il film- en témoignent. On ne passe pas Paolo Maldini, on l’admire, et on devrait, à l’occasion de sa dernière saison, matérialiser ce sentiment. La victoire de la compétition la plus prestigieuse comme capitaine, le terme annoncé de sa carrière, et le sentiment de culpabilité des votants, conscients de leur échec, et de la dernière chance qui leur est offerte de récompenser le meilleur défenseur de l’histoire du football, devrait peser lourd dans la balance, et consacrer, enfin l’emblème du Milan AC.
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Le Milan, club vraiment italien

25 Mai 2007 , Rédigé par R.Baggio


Le Milan et l'Italie ; l'Italie et le Milan ; fierté commune, association fructueuse, axiome du succès, mariage heureux, résistance à la déferlante, leçon universelle de réussite.

Socle inébranlable que d'innombrables iconoclastes rêvent de faire vaciller depuis des lustres, par le biais de procédés aussi séduisants que pervers, endoctrinement journalistique "tendance" fortement lié à la consommation de masse et aux rouages de ce qu'il est coutume d'appeler le système.
Les plus célèbres bastions européens n'ont pas résisté aux charmes de ces sirènes, et ont fini par sombrer doucement dans un abîme indéniablement confortable. Ils ont trahi leurs idéaux d'antan, bafoué leurs traditions, piétiné leurs valeurs.

Exotisme, vedettes du showbiz, vente de maillots, jongleries zavatopindérisées, quel cocktail attrayant ! Tel l'art moderne, architectural ou culinaire, on aligne les oxymores, on mélange les ingrédients savoureux sans se soucier de leur complémentarité, de leur fonctionnalité. L'économique, le commercial, prennent l'ascendant sur le culturel, dénaturent un patrimoine, un héritage de plusieurs décennies, avec une habileté évidente.
Les noms les plus ronflants sont annoncés, les journaux y consacrent des pages entières, les enchères montent, les supporters s'extasient en composant des mois à l'avance leur équipe de rêve, sans se soucier des concepts de cohésion, d'unité, de collectif, et encore moins d'efficacité. Les âmes sont domptées, le système a gagné.

L'Internarsenal est chantée à tue-tête par les stades du monde entier, fait couler autant l'encre des imprimantes, que le liquide séminal des supporters, puis leurs larmes lorsque les résultats ne répondent pas aux attentes. Mais le fan lobotomisé oublie vite, et repart de plus belle quelques mois plus tard, se berçant des mêmes illusions.
Les équipes nationales de ces pays n'existent plus ou presque, et la masse n'en comprend pas les causes.

Toute l'Europe est occupée. Toute ? Non, car seul le diable ne vend jamais son âme. Rouge et noire, constellée d'étoiles azures, cette âme brille de mille feux. Qu'elle semble loin la courte parenthèse post-Bosman, comme elles paraissent désuètes les tentations et tergiversations de la fin des années 90, dont les leçons ont étés magistralement tirées !
Les leçons de l'Histoire sont souvent significatives : au début des années 90, le football italien régnait en maître sur l'Europe, et sa sélection, dotée d'une ossature défensive milanaise, alignait les excellentes performances en coupe du monde.
Insolents, énervants, mais tellement compétents, les entraîneurs transalpins - Sacchi, Capello, Lippi - menaient avec brio leurs équipes vers des sommets rarement atteints. Entre 1993 et 1998, pas une finale de ligue des champions ne s'est déroulée sans une équipe italienne, vraiment italienne. Le Milan y a d'ailleurs activement participé, avant de devenir momentanément, une fois les quotas nationaux abolis, l'une des nombreuses fashion victims de l'époque.

L'honneur du club a été de s'extirper du bourbier en y laissant ses concurrents. Dès 2003, en effet, la réitalianisation de l'équipe a porté ses fruits, et chaque supporter italien a eu le plaisir d'assister à une finale européenne 100% italienne, avec 13 Italiens sur la pelouse, en territoire corrompu. Depuis, avec une base presque identique, le club est devenu le plus régulier, le meilleur d'Europe, et le pays champion du monde, avec une bonne partie de titulaires rossoneri. Destins liés...

7 Italiens titulaires, 6 champions du monde dans l'effectif, une finale de ligue des champions à la clé, nos dirigeants ont compris la leçon, et peuvent être fiers de l'équipe qu'ils ont su construire, rempart idéologique face au tsunami et aux illuminations ambiants.

En Italie, le football est étroitement lié à une culture tactique rigoureuse, unique au monde, inhérente à chaque joueur formé dans ce pays. Tout comme un enfant est conditionné par son milieu, et son éducation, le footballeur italien, tout en ayant des talents propres, porte en lui les valeurs de ses idoles, de ses entraîneurs passés, de son pays. L'association au sein d'une même équipe de joueurs italiens permet donc d'appliquer plus facilement ce qui fait depuis plusieurs décennies le succès de ce pays et de ses clubs, le Milan en particulier. Cohérence linguistique, culturelle, tactique, compétences différentes mais valeurs identiques (Nesta-Gattuso) ; base solide à laquelle peuvent être adjointes quelques vedettes étrangères , à dose limitée, afin de l'enrichir et d'y apporter une étincelle supplémentaire, sans la dénaturer. Le trio néerlandais, les meneurs Kakà et Seedorf, le recrutement productif de Ronaldo, tout ceci contribue à la construction d'une équipe compétitive, pour la simple raison que les excès caractéristiques de nos adversaires sont évités.

Les secteurs défensifs italiens sont les meilleurs au monde, comme l'a encore démontré la squadra azzurra en juin dernier, et comme le démontre le Milan depuis le recrutement de Massimo Oddo, le retour de l'axe Maldini-Nesta, et la constitution d'un trio Gattuso-Pirlo-Ambrosini au milieu du terrain. Certaines vérités ne se démentent pas, certaines marques de fabrique sont éternelles. Les dirigeants milanais semblent en avoir pris bonne note, à l'heure où il est - trop tôt ? - question du renouvellement ou du doublement de certains postes. Il serait opportun pour les supporters les moins résistants au culte de l'Internarsenal de se mettre à la bonne page. Buffon, Zambrotta, Barzagli et Montolivo, pistes suivies depuis longtemps, fleurent moins bon l'exotisme que d'autres, ne vendront peut-être pas autant de maillots (encore que ...), mais seraient le prolongement logique de la politique pertinente et cohérente menée depuis plusieurs années, ainsi que du succès du Milan AC et de l'équipe d'Italie, qui va de pair ...

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